couverture du livre "hold-up planétaire

Dominique Nora : vous parlez d’Unix en général, qui est traditionnellement considéré comme un système de haut niveau, donc cher…
et en tout cas pas à la portée des administrations publiques.

Roberto Di Cosmo :Attendez : il y a longtemps, Unix était en effet réservé à ceux qui pouvaient se le permettre, et malheureusement certaines politiques de prix idiotes, comme celle d’une entreprise de base de données qui vend cinq fois plus cher le même logiciel pour Unix que pour WindowsNT, ont contribué à prolonger cette situation.
Mais la grande nouveauté représentée par l’explosion des logiciels libres a radicalement changé tout ça : Linux, FreeBSD, ou toute autre version libre d’Unix ne coûte plus un centime, ou alors juste le prix d’un CD, et donc les avantages du système Unix sont aujourd’hui à la portée de toutes les bourses.
Considérez quelques instants les reproches, recensés par l’AFUL[1], que les enseignants font aux solutions Windows-Intel :
- les matériels de plus de deux ans ne peuvent pas être utilisés avec des systèmes d’exploitation récents;
- deux versions successives d’un même logiciel ne sont pas toujours interopérables;
- les systèmes sont régulièrement infestés de virus et se dégradent, puisque chacun peut aller « bricoler » le disque dur…

Eh bien, la plupart de ces inconvénients peuvent être éliminés par des solutions à base de logiciels libres : les coûts sont modiques car le logiciel est quasiment gratuit, quel que soit le nombre de copies utilisées, et le matériel peut être plus ancien. Ces solutions sont fiables, stables et d’une grande résistance aux agressions intentionnelles ou accidentelles, d’origine humaine ou « virale ».
L’usage et la maintenance des systèmes d’exploitation sont plus souples. Quant aux logiciels d’application, ils peuvent être adaptés pour coller parfaitement aux besoins pédagogiques.
Mieux : l’accès au code source des programmes et à la connaissance de leurs interfaces représente une ressource pédagogique inestimable. C’est en tout cas ce qui ressort des installations déjà en place, que ce soit au lycée Carnot à Dijon, au lycée Henri-IV à Paris, au lycée français de Berlin ou sur de nombreux campus d’universités ou de grandes écoles.

Roberto Di Cosmo, Dominique Nora

Le livre est disponible intégralement en ligne!

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